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NOS PASSIONS .... NOS DELIRES ! ! !

22 novembre 2005

BARTABAS

LOUNGTA, LES CHEVAUX DE VENT...

...avec Bartabas et Zingaro

Le Théâtre Zingaro dirigé par Bartabas avec l’univers des chants et musiques rituels en présence de dix moines du Monastère tibétain de Gyuto.

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Depuis vingt ans, parcourant le monde pour s’inspirer de toutes ses musiques, Bartabas, à la tête du théâtre équestre Zingaro, poursuit sa quête de l’essentiel, du geste pur où se réconcilient l’homme et l’animal, l’esprit et le corps, comme le profane et le sacré dans la plus évidente simplicité. Au spectaculaire, il préfère le rituel. Toute nouvelle rencontre musicale est pour ce maître d’œuvre une source de mouvement. Musiques berbères pour Opéras équestres, sonorités du Rajasthan pour Chimère, chants coréens pour Eclipse, partitions contemporaines pour Triptyk... En août 2002 Bartabas visite à nouveau l’Orient, passe quelques jours au monastère tantrique de Gyuto, situé dans une ancienne province tibétaine, à l’extrême nord-est de l’Inde. Il assiste à l’accomplissement individuel des élèves sur la voie de Bouddha et s’inspire d’un rythme, d’une discipline et d’une rigueur ici ignorés pour créer les images et les chorégraphies de son nouveau spectacle Loungta, les chevaux de vent.

Cavaliers, danseurs et musiciens sont de nouveau réunis autour de la piste. Dix moines tibétains, âgés de vingt à soixante-dix ans, diffusent le timbre grave de leurs « voix de buffles ». Ils interprètent sur leurs instruments traditionnels ces partitions indissociables de leurs pratiques religieuses accomplies chaque jour. Ils ont accepté de quitter leur monastère pour partager trois ans durant la vie quotidienne de la compagnie.

Une trentaine de chevaux, quelques cavaliers et danseurs revêtent les costumes inspirés de certains rituels ancestraux et les masques courroucés des divinités de la mort. De la jungle et des alentours de l’Himalaya, Bartabas a rapporté le désir de produire chez ses chevaux et ses cavaliers en état singulier pour atteindre à la justesse d’une beauté de plus en plus élémentaire. Toujours plus éloigné de la frivolité et de la frénésie de l’Occident contemporain, Bartabas affirme encore sa philosophie, exalte des valeurs anciennes, orientales. Il traque l’essence des êtres, humains ou équins, pour mieux les réunir et les célébrer.

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Le monastère de Gyuto

C’est au Tibet, le « Toit du Monde », deux fois millénaires que l’essor de la spiritualité a pu s’épanouir au point de toucher tous les aspects de la vie du peuple tibétain. Depuis l’arrivée du bouddhisme, importé d’Inde au 7e siècle, les communautés monastiques ne cessèrent de s’étendre, jusqu’à l’invasion du Tibet par la Chine. Quatre grandes écoles ont vu le jour : Nyingma, Kagyu, Sakya et Geluk. Jetsun Sherab Senge (1383-1445) fut chargé par le fondateur de l’école Geluk, Je Tsongkhapa (1347-1419), de diffuser la tradition tantrique (en tibétain « Gyu »). Il fonda notamment le collège tantrique de Gyume dans le Tibet central.

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Jetsun Kunga Dondrub (1419-1487), héritier de Jetsun Sherab Senge et du premier Dalaï-Lama, créa en 1474, le collège tantrique de Gyuto. Depuis cette date, 120 abbés s’y succédèrent ; environ 35 chefs spirituels de l’école Geluk sont issus du collège de Gyuto. Le monastère accueillait des élèves venus du Tibet, de la Mongolie, de la Kalmoukie, de la Bouriatie et de l’ensemble des régions himalayennes.

Les trois principaux responsables du monastère : l’Abbé supérieur, responsable des études ; le Maître de cérémonie, responsable de la discipline et de la gestion ; et le Maître du rituel, responsable des pratiques liturgiques, sont nommés par Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

Les élèves, appelés à devenir des moines de très haut niveau, étaient astreints à une discipline sans faille lors d’études extrêmement longues, les obligeant à des entraînements spirituels poussés, très rigoureux dans le respect de la tradition.

À la suite de l’invasion totale du Tibet par la Chine en 1959, le monastère fut reconstitué dans l’extrême nord est de l’Inde sous la direction de Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Aujourd’hui, le monastère compte plus de quatre cents moines. Outre les jeunes élèves, le monastère accueille également des docteurs en philosophie, issus d’autres monastères de l’école Geluk afin de parfaire leur formation tantrique. Au Gyuto, la durée moyenne de la formation est de 18 à 30 ans.

Le monastère du Gyuto fait partie intégrante du monde spirituel tibétain ; ses moines sont appelés régulièrement pour participer aux rituels officiels organisés par le Gouvernement tibétain. La tradition du rituel tantrique accompagné de chant à voix grave et d’une musique élaborée a valu une renommée internationale aux moines de Gyuto. Depuis plus de 30 ans, ils participent à des concerts organisés dans les pays occidentaux et en Asie.

La voix est spécialement cultivée, non seulement en vue d’obtenir les sons les plus graves possibles, mais aussi afin de pouvoir se maintenir pendant des heures dans ce registre extrême. Ceux qui entendent pour la première fois un cérémonial tibétain sont toujours étonnés par cette technique très spéciale. L’émission vocale utilise parfois des glissés de gorge très soulignés mais surtout se sert de la bouche et de la gorge comme d’un filtre modulateur, toujours en état de lente évolution d’un phonème à l’autre. En répétant, pendant de très longues durées un phonème ou un groupe de phonèmes, le méditant tente d’assimiler les forces que ces phonèmes symbolisent. Il essaie de réaliser sa propre transformation en s’identifiant à eux par la construction et la fonction du mantra.

Loungta

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Les chevaux du vent, loungta, sont des drapeaux à prières.

Les drapeaux de prières sont de deux sortes. Les « loungta », mot à mot, chevaux (ta) de vent ( loung). Ils se présentent sous la forme de fanions rectangulaires de différentes couleurs, enfilés en alignement sur de longues cordes. Ils sont imprimés de différents mantras et de signes astrologiques et sont considérés comme des porte-bonheur. Il y a aussi les « darchok » , longues bannières de différentes couleurs accrochées à des mâts recouvertes aussi de textes sacrés

Aux quatre coins du drapeau, on trouve les 4 animaux protecteurs : tigre, dragon, garouda et lion des neiges. Des Mantras sont imprimés que le vent se charge de répandre vers tous les êtres. A un niveau ordinaire, les loungtas symbolisent la chance, d’ailleurs être chanceux se dit en tibétain « avoir loungta ».

En bannières sur les parcours de pèlerinage ou sur les toits des monastères, il ne faut jamais les enjamber, mais veiller à passer en dessous pour en recevoir la bénédiction.

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